L’eSport ou l’inégalité H/F règne

Lorsqu’on dégage une vue d’ensemble de l’eSport et de ses composants, on s’aperçoit que les hommes sont omniprésents. La question va donc de soi : Les femmes participent-elles à des tournois de jeux vidéo ?

eSport

La plupart des grands tournois sont réservés aux hommes donc de ce fait interdits aux femmes. Par exemple, pour le championnat européen du jeu League Of Legends qui regroupe les 10 meilleures équipes du continent, on s’aperçoit qu’il n’y a aucune joueuse dans les équipes. Si elles ne sont pas présentes dans ces équipes exclusivement masculines serait-ce parce qu’elles peuvent s’épanouir dans des tournois féminins ? Les tournois féminins sont très peu nombreux aujourd’hui alors que la scène masculine ne cesse de prendre de l’ampleur. Pourtant, les femmes pourraient très bien devenir des joueuses professionnelles au même titre que les hommes puisque la particularité de l’eSport est qu’il n’y a pas, ou peu, d’effort physique. Grâce à cela, il est donc à la portée de tous. Au final, pourquoi les femmes représentent-elles une si petite partie dans l’eSport mondial ?

Sur les jeux de stratégie, on observe une différence énorme entre les deux sexes. Ce type de jeu est beaucoup plus joué en compétition par les hommes. Ils ont accès aux plus grandes compétitions avec les cashprizes les plus élevés (récompense lorsqu’on gagne un tournoi).

Un gouffre sépare les hommes, des femmes

Comment expliquer cette disparité hommes-femmes ? « On ne fait pas que ça de notre vie » commente Alexia « aLx » Mengus, joueuse Counter-Strike chez LDLC (entreprise de matériel informatique) « on a un travail, une vie à côté » ajoute-t-elle. Il est vrai qu’actuellement, dans l’eSport féminin, les équipes qui passent la majorité de leur temps à jouer se comptent sur les doigts de la main. Si les femmes ne peuvent pas se consacrer totalement à cette pratique des jeux c’est en partie dû au peu de tournois qui impliquent un faible nombre d’équipes féminines. L’effet boule de neige ne s’arrête pas là puisque la faible participation engendre des cashprizes moins élevés que chez les hommes, ce qui ne permet pas aux femmes de vivre de leur passion. Ces joueuses ne gagnant pas assez, elles ne peuvent pas devenir professionnelles et donc se consacrer à la pratique des jeux vidéo.

La seconde raison est le manque d’investissement des éditeurs de jeux vidéo. En effet, en façonnant son paysage et ses différents tournois, les éditeurs sont les premiers acteurs de l’eSport. Lorsqu’ils organisent des compétitions, ils préfèrent miser sur des équipes masculines plus nombreuses et plus spectaculaires. Ce manque de confiance pour le développement de la scène féminine est un mal récurrent dans le sport où l’eSport ne fait pas office d’exception.

A quand un championnat dans Webstart ?

Si la scène féminine ne décolle pas franchement, l’eSport essaye de se rapprocher des étudiants. Cette année, un premier tournoi national, NRJ Game Students Séries a vu le jour avec trois jeux comme support (League of Legends, Hearthstone et Overwatch). Dans l’optique d’être bien classé, Webstart ne s’est pas inscrit cette année pour pouvoir frapper fort l’année prochaine. Souhaitons que le tournoi soit mixte car les étudiantes Webstart sont dans les starting blocks !

Article rédigé par Robin Piard et Alexandre Da Silva, étudiants en Community Management